Comment les nouvelles tendances changent la donne !
La philanthropie 3.0 désigne une évolution récente des pratiques philanthropiques, rendue possible par l’intégration des technologies numériques de nouvelle génération (blockchain, smart contracts, intelligence artificielle générative, philanthropie corporative optimisée…).
Philanthropie 1.0 : centrée sur les fondations privées traditionnelles, marquées par des asymétries de pouvoir et un déficit de reddition de comptes.
Philanthropie 2.0 : portée par la montée des plateformes numériques et la participation grandissante des parties prenantes aux décisions sans pour autant résoudre pleinement les enjeux de transparence et d’efficacité.
Philanthropie 3.0 : propose un véritable changement de paradigme, grâce à des mécanismes de traçabilité, un accès à l’information augmenté et en même temps une communication qui peut être biaisée par l’intelligence artificielle générative. Ainsi, doit-on craindre une déshumanisation du secteur philanthropique ?
En amont du don, l’ère 3.0 rend les citoyens plus informés, plus connectés et plus exigeants à l’égard de leur choix (Kotler et al. 2025) et le milieu philanthropique n’échappe pas à ces changements. Dans ce contexte, tout manquement vis-à-vis de règles éthiques en constante évolution peut rapidement se transformer en scandale médiatique. La polarisation de la société et les mouvements sociaux exercent aussi une pression inédite sur les citoyens avec d’importante différences culturelles (Giannelloni and Trespeuch, 2024). Du côté des pratiques de dons, les évolutions technologiques ouvrent la voie à de nouvelles modalités. Par exemple, pour pallier à la disparition de l’argent liquide, un consortium d’entreprises a mis au point à Amsterdam un manteau connecté permettant aux sans-abris de recevoir des paiements sans contact. Dans la même logique, plusieurs organismes de terrain se sont équipés de terminaux portatifs afin d’accepter des dons par carte bancaire directement dans la rue. Des centaines d’ONG ont aussi recourt à des interfaces comme Alexa d’Amazon pour permettre des dons par commande vocale. En parallèle l’essor du gaming caritatif, de l’arrondi en caisse, du don de points de fidélité, ou encore du don en cryptomonnaie continue de se perfectionner. Ces nouveaux formats présentent l’avantage de réduire les sacrifices perçus liés à l’acte de don. Or, comme le rappellent Sargeant and Woodliffe (2007), une distinction fondamentale entre la transaction et l’acte philanthropique réside précisément dans le sacrifice consenti par le donateur. En aval du don, l’ère 3.0 introduit également des innovations dans l’évaluation et la reddition de comptes. Toutes les parties prenantes sont aujourd’hui mieux informé sur l’utilisation des dons. Selon (Kaal, 2024), les certificats d’impact et les marchés associés permettent désormais de suivre l’allocation et les retombées environnementales et sociales des dons avec une précision inédite. Pour synthétiser, philanthropie 3.0 apparaît comme une réponse stratégique aux limites structurelles des modèles antérieurs, conciliant innovation technologique, transparence organisationnelle et démocratisation du don. Elle ouvre ainsi des perspectives inédites pour la recherche et la pratique en matière de gouvernance des organisations caritatives, de financement de l’intérêt général et de légitimité sociétale.
Axes Thématiques Proposés Pour envisager ces questionnements, nous invitons les contributions qui abordent, sans s'y limiter, les thématiques suivantes :
Influence de l’IA sur la Philanthropie
Organisation et Gouvernance de la Philanthropie à l’ère de l’IA
Philanthropie Stratégique et Avantage Concurrentiel
Incidence de l’IA sur la communication du milieu philanthropique
Philanthropie corporative et IA
Et aussi :
Nouveaux formats de dons
Traçabilité des dons
Polarisation de la société et mouvements sociaux
Philanthropie et RSE
Évaluation des effets concrets des activités philanthropiques
Légitimité perçue de la philanthropie
Études de la philanthropie d'entreprise dans différents contextes culturels et
économiques.
Les communications (en français ou en anglais) proposées pour la conférence de l’Observatoire de la Philanthropie peuvent prendre différentes formes (état de l’art, étude de cas, étude empirique, etc.) et relever des différentes approches épistémologiques et méthodologiques, pour autant qu’elles apportent des connaissances à la littérature française et/ou anglophone en recherche sur la thématique de la Philanthropie. Ainsi, la thématique proposée de cette année n’est pas une condition sine qua non à la participation à la conférence et les nombreux thèmes qui traversent le champ général de la philanthropie peuvent être abordés dans les propositions de communication.
Références Giannelloni, J.-L., & Trespeuch, L. (2024). Beyond giving, alumni participation in university foundations in Canada: a cross-cultural comparison. Décisions Marketing, 115(3), 159–183. Kaal, W. (2024). Impact Investing Innovation—From Impact 1.0 to 3.0. Sustainability, 16(24), 11128. Kotler, P., Kartajaya, H., & Setiawan, I. (2025). Marketing 6.0: The Future Is Immersive. Hoepli Editore. Sargeant, A., & Woodliffe, L. (2007). Building donor loyalty: The antecedents and role of commitment in the context of charity giving. Journal of Nonprofit and Public Sector Marketing, 18(2), 47–68. https://doi.org/10.1300/J054v18n02_03
Calendrier
01 novembre 2025 : Ouverture des soumissions
10 janvier 2026 : Date limite de soumission
Février 2025 : Notification aux auteurs
Mars 2025 : Date limite pour la soumission de la version finale
Procédure de soumission des communications
Les soumissions peuvent se faire en français ou en anglais uniquement sur la plateforme Scienceconf. Il faut d'abord créer un compte ou se connecter à SciencesConf / HAL - CCDF (bouton « login » en haut à droite de la page).
Un résumé en français et en anglais est requis pour chaque soumission. Les présentations pourront se faire en ligne ou en présentiel.
Communications classiques
Présentez une recherche aboutie, conceptuelle ou empirique : Longueur maximale : 5 pages (hors titre, références et annexes). Format : Times New Roman, 12 points, interligne simple, marges de 2,5 cm
Working papers (Documents de travail)
Présentez une recherche en cours sous forme d'extended abstract (750-1000 mots). Format : Times New Roman, 12 points, interligne simple, marges de 2,5 cm
Cas pédagogiques
Présentez un cas pédagogique sur un organisme à but non lucratif. Format court 2-3 pages : Sommaire 1000 caractères maximum ; introduction 3000 caractères maximum ; présentation de l’organisation 7500 caractères maximum ; problématique 7500 caractères maximum ; questions et réponses pédagogiques 3000 caractères caractères maximum. Les meilleurs cas pourront ensuite être diffusés sur le Site web: http://www.uqtr.ca/plateformedecasPMO si les auteurs le désirent.
Consignes générales
Les communications doivent respecter les formats classiques et mettre en avant l’intérêt et la pertinence de la recherche par rapport à la littérature académique mobilisée ; présenter un cadre théorique ; exploser clairement la méthodologie employée, exposer les contributions théoriques et managériales (elles sont argumentées et discutées de façon adéquate). Une bibliographie sera présentée à la fin du document).
Les soumissions doivent être anonymisées et respecter le format indiqué.
Les noms des auteurs ne doivent apparaître que sur la plateforme, pas dans le document.
Au moins un auteur doit être disponible pour présenter la communication (en ligne ou en présentiel).
Note aux Participants
Cette conférence se veut un espace inclusif et interdisciplinaire, encourageant la participation de chercheurs et professionnels du domaine philanthropique de tous horizons spécialisés en RSE, philanthropie d'entreprise, éthique des affaires, management, marketing, sociologie, économie et sciences politiques. Nous sommes convaincus que la diversité des perspectives enrichira les débats et contribuera à une compréhension plus profonde des enjeux liés à la philanthropie dans le monde actuel.